Le mois de Mars est le mois de la Femme par excellence. Nous commençons par le 8 Mars, qui est la Journée internationale des Femmes; puis le 16 Mars, qui est la Journée de la Femme égyptienne; ensuite, le 21 Mars date à laquelle est célébrée la Fête des Mères. A cette occasion, nous nous demandons: Où en est-on des idées de Mohamed Abdou, de Kassem Amine ou de Taha Hussein, concernant l’émancipation de la femme ?
Mohamed Abdou (1849-1905), Mufti d’Egypte en 1899, prônait le retour aux fondements de l’islam ou sa “renaissance”. Dans ce sens, il proposait de réformer la condition des femmes, surtout d’instruire les filles musulmanes dans des écoles égyptiennes. D’ailleurs, il protestait contre ceux qui traitaient la femme de créature inférieure.
Quant à Kassem Amine, (1805-1908), il partageait les idées de Mohamed Abdou qu’il a rencontré, lui et Gamal El Din El-Afghani (un autre réformateur), durant ses études de droit en France. Dans son oeuvre principale, “Tahrir El Maraa” (La libération de la femme), il a affirmé que l’éducation et l’autonomie des femmes étaient des signes de modernité et que le statut de la femme au sein d’une société reflétait le niveau de civilisation atteint. Il a critiqué l’enfermement de la femme dans le harem ou dans la maison, sa servitude, son ignorance, sa répudiation sans raison, ainsi que la polygamie qui fait d’elle une marchandise.
L’éminent écrivain Taha Hussein (1889-1973), avant d’aller en Occident, était étudiant en théologie à l’Université d’El-Azhar, où s’affrontaient, en ce temps-là, réformateurs et traditionalistes. Il a pris parti pour les réformateurs qui comprenaient Mohamed Abdou.
La libération de la femme se situait, durant cette époque, dans le contexte de l’appel à la liberté de pensée et à la libération de la domination étrangère.
A cet égard, Taha Hussein a dit dans “Le cahier du sud”: “Pas de libération politique […] sans la libération de l’homme vis-à-vis de lui-même : il faut se sentir libre devant soi et devant la société pour pouvoir exiger et obtenir la liberté.”
De nos jours, les femmes ont eu le droit de s’instruire et d’occuper des postes importants. Mais, le regard porté sur la femme comme étant un être inférieur reste le même dans certains cercles. Ainsi, tout progrès fait sur ce plan, qui ne serait pas accompagné du renouveau islamique, de la libération de la pensée et du changement des mentalités masculines ferait que certaines femmes regretteraient d’être émancipées.